Le deuil : une pièce comme une autre du puzzle de la vie de famille
Comme vous avez peut-être pu le lire, nous avons vécu la mort d’un être cher ces dernières semaines : ma grand-mère adorée est morte dans la nuit de Noël. Nous avons vécu un Noël entre larmes et rires, douleur insondable et joie, obscurité et lumière.
Car si pour beaucoup d’entre nous, au premier abord, mourir à Noël est vraiment quelque chose de difficile, qui “se rajoute” en plus à la douleur qu’est la perte d’un être cher, le départ de Mamie a été au contraire pour nous vécu d’une manière totalement différente… je vous embarque aujourd’hui avec moi, pour un témoignage très personnel, en deux parties (vous commencez à avoir l’habitude ^^).
Quand nous avons des enfants, une de nos préoccupations les plus importantes, en tant que parents, est de s’assurer de leur bien être physique et psychologique. Nous faisons tout ce qui est possible pour les protéger de la souffrance en général. Imaginer notre enfant qui souffre, que cela soit dans son corps ou dans son coeur, nous est le plus souvent insupportable. Et cela est bien naturel.
C’est souvent par peur de les confronter “trop tôt” à la réalité de l’existence humaine, qui aura une fin dont on ne connaît ni le jour, ni l’heure, ni les circonstances, que nous n’abordons pas avec eux le sujet épineux mais essentiel de la mort.
Je pense que les raisons sont multiples, et vous l’avez bien relevés en répondant aux stories d’hier… le tabou est assez général dans notre société lorsqu’il s’agit de parler de la mort, des maladies graves etc.
Et pourtant… je suis intimement convaincue que les enfants peuvent tout entendre, y compris les mauvaises nouvelles, si la réalité leur est expliquée avec des mots simples, à leur portée, et surtout, surtout, si nous nous tenons prêts à accueillir de manière inconditionnelle, pleine et entière, les manifestations émotionnelles qui se manifesteront.
Car pour faire son deuil, pour guérir, les manifestations de souffrance doivent pouvoir s’exprimer.
Être triste, pleurer, crier etc sont autant de moyens qui permettent à notre douleur de sortir.
Autorisons-nous à nous laisser traverser
par ces émotions réparatrices,
et à laisser nos enfants les traverser…
Je suis persuadée que si nous avons nous-mêmes une relation apaisée avec la mort, nous serons plus à même d’en parler et d’accueillir les émotions de nos enfants à ce sujet.
Une relation apaisée avec la mort ne signifie pas pour autant ne pas souffrir lorsqu’on vit un décès dans notre entourage !
Cela signifie simplement que l’on accepte cette tristesse et cette douleur de la perte, que nous nous accordons le droit d’être tristes, de pleurer, y compris devant nos enfants, le temps qu’il nous faudra, dès que le besoin s’en fera sentir.
Ici, nous n’avions dès le départ pas caché à nos enfants
la gravité de la maladie de leur Grand-mamie.
Ils ont été informés, par nous et juste après que nous l’ayions nous-mêmes appris, qu’elle était condamnée.
Je n’ai jamais caché ma tristesse et ma douleur, tout en veillant à rester entièrement disponible et à l’écoute pour leurs questions et émotions.
Andrea me demandait très régulièrement
(à chaque fois que j’allais à l’hôpital en fait) :
“Tu vas voir Grand-Mamie ? Elle va mourir ?”
Je répondais toujours très tranquillement par un
“oui c’est ça, je vais la voir et profiter d’elle tant que je le peux encore, et lui apporter ma présence”.
Et la conversation s’arrêtait là,
il repartait jouer très tranquillement.
Et puis, dans la nuit de Noël… la voilà partie.
Il n’était pas question de leur cacher la nouvelle au petit matin sous prétexte de cadeaux à ouvrir.
L’annonce de sa mort, tout comme de sa maladie, s’est faite par des mots simples et sans ambiguïté.
“Grand-Mamie est morte. Nous ne la verrons plus”
Je n’ai là encore ni ravalé mes larmes, ni pris un masque pour cacher ma peine.
Et nous avons passé une belle journée de Noël. Ils ont ouvert leurs cadeaux, fous de joie par la découverte du déguisement Harry Potter ou du jeu de société tant désiré.
Ils ont eu leurs moments de tristesse, où nous avons été à leur écoute, et leur chagrin a été pleinement accueilli.
Car c’est à mon sens ce message qui permet aux enfants de comprendre que la mort fait partie de la vie, et d’être en paix avec elle :
L’être qu’ils ont aimé est mort, nous ne le verrons plus mais nous pouvons ensemble rire et pleurer à son souvenir, célébrer la personne qu’il ou elle a été et ressentir toujours pour elle un amour profond et sincère.
A demain pour vous partager les ressources (livres+++)sur lesquelles je me suis appuyée pour parler de la mort avec les enfants.
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