Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’une pratique couramment répandue : l’isolement de l’enfant.
Que celui qui n’a jamais dit : “Oh ça suffit, va dans ta chambre pour te calmer un peu !” lève le doigt…
De notre côté, nous avons largement utilisé cette méthode avec Aloïs dans ses premières années de vie. J’estimais à l’époque que cela était tout à fait approprié, et même pas violent du tout: si Aloïs présentait un comportement inadapté, j’essayais de parler avec lui, et si cela ne “fonctionnait” pas, que les émotions débordaient trop, il me semblait utile de l’envoyer se calmer dans sa chambre, pour pouvoir en rediscuter à tête reposée plus tard.
Ne voyez-vous pas déjà quatre éléments incohérents dans mon approche d’alors ?
Et au fond… pour qui était-ce le plus bénéfique, cet isolement dans la chambre ? Pour Aloïs, ou pour moi ?
Pour MOI bien sûr ! Le fait d’envoyer Aloïs dans sa chambre me permettait de redescendre en pression, de me calmer moi-même et de pouvoir effectivement reprendre ensuite plus apaisée le cours de la journée.
Est-ce que c’était juste ? NON. Mille fois NON. Un enfant qui est envoyé dans sa chambre n’apprend rien, il ne va pas réfléchir à son comportement comme on entend souvent (d’autant plus lorsque l’enfant est tout-petit !!!). Il apprend seulement que s’il manifeste ses émotions et ses besoins, non seulement ceux-ci ne sont pas reconnus, mais qu’en plus on le laisse seul aux prises avec ses émotions et ses besoins non-comblés.
On est plutôt loin de la non-violence n’est ce pas ?
L’isolement est incompréhensible pour les tout-petits, humiliant pour les plus grands… et blessant, quoi qu’il en soit.
Comment faire autrement ?
En travaillant sur sa posture de parent, en premier lieu. En prenant conscience peu à peu de ce qui se (re)joue en nous.
C’est grâce à ma rencontre avec Catherine Dumonteil Kremer et à toute ma formation de consultante en parentalité que j’ai ouvert les yeux sur les pratiques éducatives qui étaient inadaptées, dans ma propre parentalité, alors même que je faisais tout pour ne pas blesser mes enfants ! Je me souviens, après une longue discussion avec Catherine et mes collègues lors d’un week end de formation, être rentrée à la maison, avoir pris Aloïs dans mes bras, alors même que j’étais encore en manteau sur le pas de la porte.
Et j’ai pris l’engagement, ce soir là, de ne plus jamais l’isoler dans sa chambre. Je lui ai expliqué, avec des mots simples, que j’avais pris conscience que cela lui faisait du mal et que cela n’était pas du tout ce que je souhaitais. Que c’était à moi de travailler sur ma colère et ma parentalité, pas à lui de se conformer et d’apprendre docilement à obéir sous la contrainte pour éviter d’être isolé. Sortir des schémas autoritaires où l’on attend de l’enfant qu’il se soumette à la volonté des adultes semble être un Everest de chaque jour tant notre société est baignée dans cette philosophie arbitraire.Pourtant, je crois profondément qu’il est possible d’éveiller peu à peu les consciences.Elever nos enfants autrement est un chemin semé d’embûches, mais c’est une aventure bouleversante.Pour aller plus loin sur la pose de limites respectueuses, n’hésite pas à venir pousser la porte d’un atelier ou d’un cycle d’ateliers “Vivre et Grandir Ensemble”. C’est en nous soutenant mutuellement, nous, parents, que nous relèverons ce défi incroyable qui peut, j’en suis sûre, changer le monde.
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