Comme promis, aujourd’hui, on parle des colères… mais je ne vous avais pas parlé de quelles colères ahaha !
Alors rassurez-vous, j’imagine bien que vous vous attendiez à ce que nous parlions des colères de vos enfants… mais je vous propose d’abord de commencer par un focus sur nos propres colères d’adultes… pour ensuite aborder celles de nos enfants. Ne soyez pas trop déçus, vous allez comprendre…
Je vous propose de réfléchir à la dernière fois où vous avez été en colère contre votre enfant… souvent, ce n’est pas vraiment la peine de remonter très loin… c’était probablement il y a quelques heures/quelques jours grand maximum. Vous l’avez sans doute remarqué, nous sommes TRES souvent en colère contre nos enfants. Parfois pour des choses insignifiantes mais qui sur le moment ont le pouvoir de nous faire dégoupiller en une fraction de seconde !
La colère est un piège, car la violence, verbale ou physique, n’est jamais très loin. La moindre contrariété, la moindre situation tendue avec notre enfant peut venir nous faire exploser… puis viennent ensuite les regrets, la culpabilité. Mais comment est-ce possible, de passer en mode “volcan” en deux secondes top chrono, alors que nous faisons de notre mieux pour rester calmes et à l’écoute de nos enfants ?
Un des éléments de réponse se situe…dans notre cerveau, et plus précisément dans notre amygdale, siège de la mémoire émotionnelle dite implicite, ou non-consciente. Lorsque enfant, nous avons été exposé à la colère de nos parents (que ce soit en réponse à notre propre colère d’enfant ou pas), notre cerveau d’enfant a, sous l’effet de la peur et du stress, sécrété deux hormones : adrénaline et cortisol. Ces hormones ont pour but de préparer l’être humain à subir une situation de danger et ainsi pouvoir soit l’affronter, soit la fuir. Et ces hormones sont sécrétées jusqu’à ce que l’individu soit rassuré rapidement… ou, si la situation traumatisante persiste, jusqu’à faire disjoncter le cerveau : lorsque des taux trop hauts de cortisol sont retrouvés, le cerveau fait une sorte de black out, où le cerveau s’éteint… sauf l’amygdale (= mémoire émotionnelle). La situation douloureuse y est stockée… et sera réactivée à chaque fois que nous nous retrouverons face à un élément qui nous rappellera cette situation traumatisante, pour nous préparer à affronter, ou à fuir.
On appelle cela la mémoire traumatique.
Et si c’est bien utile face à des animaux sauvages ou autres dangers (on doit très certainement en partie la survie de l’espèce humaine à ce processus physiologique !), on s’en passerait bien face aux situations de la vie de famille… où nous nous retrouvons à “péter un boulon” face à notre enfant qui ne veut pas finir son assiette, ou qui s’oppose à une consigne donnée, qui nous appelle 20 fois au moment de dormir…
Vous voyez où je veux vous emmener ? Prenons conscience de tous ces moments où notre colère dirigée vers nos enfants est en fait notre propre colère d’enfant enfouie, qui rejaillit de nulle part pour nous faire passer en 2 secondes de parent tranquille et à l’écoute à “dragon targaryen”. Prenons conscience qu’enfant, notre colère n’a la plupart du temps été ni écoutée, ni accompagnée, car c’était les codes de la société (faire taire les fameux “caprices” le plus vite possible, et nos parents avaient d’ailleurs eux-mêmes une mémoire traumatique sans doute encore bien plus chargée que la nôtre !).
Prenons conscience de ce qui se passe en nous, quand nous nous mettons nous-même en colère. Ce sont rarement réellement nos enfants et leurs comportements qui nous mettent en colère, mais plutôt les souvenirs du passé qui viennent nous titiller. Certaines situations peuvent être d’ailleurs mieux vécues par certains que par d’autres, et c’est normal ! Tout dépend de notre propre histoire. Je suis par exemple bien plus “bombe à retardement” lorsqu’il s’agit du coucher, du sommeil que mon mari, qui est à l’inverse bien plus enclin à la colère sur les temps de repas !
Donc, avant de réfléchir aux colères de nos enfants et à leurs mécanismes… observons déjà les nôtres… et prenons conscience des processus physiologiques qui sont en jeu.
Prenons conscience qu’en nous mettant en colère, parfois très fort, contre notre enfant, nous risquons d’avoir des réactions disproportionnées et de lui faire peur…et ainsi d’ancrer cette situation dans son inconscient. Est-ce qu’en être conscients va nous empêcher à tous les coups d’exploser à chaque fois que nous sommes à deux doigts de dégoupiller ? Non, le parent parfait n’existe pas. Mais être conscient de nos situations “à risque” et des “boutons rouges” sur lesquels appuient nos enfants sans le vouloir peut nous empêcher de vriller trop vite ou trop fort. Nous pouvons alors soit demander de l’aide à notre conjoint s’il est présent, soit trouver une solution minute pour nous extraire de la situation quelques instants le temps de retrouver un peu de calme intérieur…
Dans tous les cas, avoir un espace pour explorer notre propre colère peut être salutaire ! N’hésitez pas à faire appel à un consultant en parentalité près de chez vous pour le faire !
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